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Maternité et abus sexuels : 9 obstacles

Bonjour,

Je vous parle aujourd'hui de conséquences particulièrement douloureuses pour les femmes qui ont été victimes d'agressions sexuelles dans leur enfance : leur difficulté à se considérer comme une bonne mère, et d'une manière plus générale, toutes leurs souffrances liées à la maternité.
Et j'utilise ici le mot maternité comme signifiant le fait d'être mère.


On connait bien les nombreuses conséquences, à court et à long-terme, des abus sexuels : mauvaise estime de soi, honte et culpabilité, perte de confiance, dépression, stress post-traumatique, crises d'angoisse, difficultés sexuelles, troubles alimentaires, douleurs physiques, automutilations, conduites à risques, tentatives de suicides, revictimisationdissociation, pour en citer quelques-unes.

Mais les conséquences qui touchent la maternité sont plus rarement décrites. 
La plupart des mères victimes d'abus sexuel voudraient être de meilleures mères que celles qu'elles ont eues et qui souvent les ont fait souffrir.
Elles ne veulent pas faire subir à leurs enfants ce qu'elles ont elles-mêmes vécu.

Certaines règleront le problème d'une manière radicale. Par peur de reproduire les agressions sur leurs propres enfants ou par peur d'être de trop mauvaises mères, elles renonceront très tôt dans leur vie à la maternité.

Mais celles qui ont des enfants souffrent très souvent de difficultés qui perturbent douloureusement leur rôle de mère. Certains obstacles les empêchent souvent d'être les mères qu'elles aimeraient être. Nous allons en aborder 9.

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Automutilation : sept bonnes raisons de se faire du mal

Vous avez probablement entendu parler de ces jeunes qui se scarifient ou se lacèrent les poignets, les avant-bras, les cuisses, le ventre, parfois le cou ou les organes génitaux, qui s'infligent des brulures avec des allumettes ou des cigarettes, ou qui se donnent des coups. On parle d'automutilation.

La majorité de ces jeunes sont des filles, adolescentes ou jeunes adultes. La proportion de garçons est beaucoup plus faible.

Parmi toutes les personnes qui s'automutilent, beaucoup ont été victimes d'agressions sexuelles dans leur enfance. Et certaines souffrent d'un trouble de la personnalité qu'on appelle "état-limite", ou borderline en anglais.

Définition

L'automutilation est un comportement répétitif et qui provoque des blessures modérées.

Il faut le distinguer de trois situations dans lesquelles les personnes peuvent se faire du mal :

  • D'abord des tentatives de suicide
  • Puis des automutilations très graves, comme le fait de s'arracher un œil ou de se castrer, qu'on retrouve chez des personnes psychotiques
  • Et enfin des comportements auto-agressifs qu'on peut voir chez certaines personnes atteintes d'un retard mental ou chez certains autistes.

Avant, pendant et après

Souvent, un événement déclenche le besoin de s'automutiler : une dispute, une rupture, une perte, un sentiment d'abandon.
La personne devient très tendue. Elle peut se sentir angoissée, en colère, triste ou effrayée.
Souvent, un état dissociatif s'installe en réaction à ces émotions envahissantes et incontrôlables.

Alors, la personne s'isole et s'automutile.
Beaucoup disent ne pas ressentir de douleur à ce moment-là.
Certains se sentent coupables ou dégoutés d'eux-mêmes après leur acte, mais la plupart se sentent mieux, apaisés, calmes, satisfaits. La tension, la colère, ou la dissociation ont disparu.

On interprète souvent les comportements d'automutilation comme des comportements autodestructeurs. Ce qui voudrait dire que ces personnes essayent de se détruire.

Et bien dans la plupart des cas, c'est tout simplement faux. Ce n'est pas la bonne explication. Elles se font du mal car se faire du mal les aide à survivre.

C'est paradoxal, non ? Essayons d'y voir plus clair.

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Pourquoi une agression sexuelle subie dans l’enfance devient-elle traumatique ?

Stress post-traumatique chez les victimes d'abus sexuels

Nous savons tous que les personnes victimes d'agression sexuelle subie dans l'enfance ont plus de risques de souffrir plus tard dans leur vie de nombreux troubles si on les compare avec des enfants qui n’ont pas subi d’agressions.

Ces troubles peuvent être aussi bien physiques que psychologiques. La liste serait trop longue pour les énumérer ici.

Mais parmi les souffrances psychologiques, on retrouve très souvent des manifestations qu’on regroupe dans ce qu'on appelle le syndrome de stress post-traumatique.

Ce qui signifie que l'agression sexuelle a représenté un traumatisme pour l'enfant.

Bien sûr, quand l’agression sexuelle s’accompagne de violence physique, de peur, de menaces, de douleurs, on comprend qu’elle agisse comme un traumatisme pouvant produire un syndrome de stress post-traumatique.

Mais les agressions sexuelles subies dans l’enfance se font assez souvent sans violence, sans peur, sans menace, sans douleur.

Alors, pourquoi les victimes développent-elles quand-même un stress post-traumatique ?

C'est cette question que je vais aborder un peu avec vous aujourd'hui, en m'appuyant sur un travail de David Finkelhor.

Ce psychologue américain renommé dans le domaine de la victimisation infantile, a développé en 1985 un modèle qui reste à mon avis tout à fait intéressant.

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