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Monthly Archives: mai 2020

Automutilation : sept bonnes raisons de se faire du mal

Vous avez probablement entendu parler de ces jeunes qui se scarifient ou se lacèrent les poignets, les avant-bras, les cuisses, le ventre, parfois le cou ou les organes génitaux, qui s'infligent des brulures avec des allumettes ou des cigarettes, ou qui se donnent des coups. On parle d'automutilation.

La majorité de ces jeunes sont des filles, adolescentes ou jeunes adultes. La proportion de garçons est beaucoup plus faible.

Parmi toutes les personnes qui s'automutilent, beaucoup ont été victimes d'agressions sexuelles dans leur enfance. Et certaines souffrent d'un trouble de la personnalité qu'on appelle "état-limite", ou borderline en anglais.

Définition

L'automutilation est un comportement répétitif et qui provoque des blessures modérées.

Il faut le distinguer de trois situations dans lesquelles les personnes peuvent se faire du mal :

  • D'abord des tentatives de suicide
  • Puis des automutilations très graves, comme le fait de s'arracher un œil ou de se castrer, qu'on retrouve chez des personnes psychotiques
  • Et enfin des comportements auto-agressifs qu'on peut voir chez certaines personnes atteintes d'un retard mental ou chez certains autistes.

Avant, pendant et après

Souvent, un événement déclenche le besoin de s'automutiler : une dispute, une rupture, une perte, un sentiment d'abandon.
La personne devient très tendue. Elle peut se sentir angoissée, en colère, triste ou effrayée.
Souvent, un état dissociatif s'installe en réaction à ces émotions envahissantes et incontrôlables.

Alors, la personne s'isole et s'automutile.
Beaucoup disent ne pas ressentir de douleur à ce moment-là.
Certains se sentent coupables ou dégoutés d'eux-mêmes après leur acte, mais la plupart se sentent mieux, apaisés, calmes, satisfaits. La tension, la colère, ou la dissociation ont disparu.

On interprète souvent les comportements d'automutilation comme des comportements autodestructeurs. Ce qui voudrait dire que ces personnes essayent de se détruire.

Et bien dans la plupart des cas, c'est tout simplement faux. Ce n'est pas la bonne explication. Elles se font du mal car se faire du mal les aide à survivre.

C'est paradoxal, non ? Essayons d'y voir plus clair.

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La procrastination, vous connaissez ?

Aujourd'hui je vous parle d'un sujet qui sort un peu de mes thèmes habituels. La procrastination.

J'ai lu que la procrastination touchait environ 25 % des américains. J'imagine que la proportion doit être équivalente chez nous.

Je voulais faire cette vidéo le 25 mars, journée de la procrastination, mais voilà, je le fais le 1 mai, fête du travail. Allez y comprendre quelque chose !

Bon, vous savez tous ce que ça veut dire : remettre au lendemain ce qu'on pourrait faire le jour même.

Mais les choses sont plus compliquées et plus intéressantes que ne le dit cette simple définition.

Étymologie de procrastination

Commençons par un peu d'étymologie. Procrastination vient du mot latin procrastinatio qui signifie ajournement.

La procrastination est une forme d'acrasie. L'acrasie vient du grec et signifie "absence de pouvoir".

Ça veut dire que notre raison et notre volonté perdent leur pouvoir et nous nous mettons à faire quelque chose qui va à l'encontre de notre meilleur jugement et donc de notre intérêt futur. Un exemple ? Fumer, ou regarder une série au lieu de nous mettre à un travail important et urgent.

Procrastiner, ce n'est donc pas simplement repousser au lendemain ce qu'on peut faire le jour même. C'est repousser volontairement une action, en sachant très bien qu'on s'expose à des conséquences fâcheuses.

Maladie ou pas ?

On dit souvent que procrastiner nous permet d'obtenir un plaisir immédiat et de fuir un sentiment d'inconfort. Il est bien démontré que notre cerveau préfère le plaisir immédiat à un plaisir différé.

Mais ce plaisir immédiat peut être trouvé aussi bien dans quelque chose de futile, comme regarder ses notifications sur son smartphone, que dans une action importante ou utile. Car tous les procrastinateurs ne sont pas des fainéants !

Une question intéressante c'est bien entendu de se demander pour quelles raisons on ressent un malêtre, un inconfort lorsque nous avons telle tâche à faire. Car nous ne procrastinons pas tous pour les mêmes actions !

Parfois il peut être utile de réfléchir sur notre histoire, nos modèles familiaux, nos expériences traumatiques ou douloureuses.

On pourrait aussi se demander si la procrastination ne serait pas induite par la société, car certaines expressions courantes nous encouragent presque à procrastiner : "Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras" ou "Mieux vaut tenir que courir".

Alors, procrastiner, est-ce une maladie, un trouble de la personnalité, une mauvaise habitude, un manque de motivation, un schéma parental ou un simple défaut ?

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