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Honte et culpabilité : le couple maudit des émotions

Si je vous demandais de définir la honte et la culpabilité, vous auriez probablement quelques difficultés à le faire.

Rassurez-vous, même des experts utilisent ces deux mots sans faire vraiment de différence, l'un n'allant souvent pas sans l'autre. Honte et culpabilité forment ce qu'on pourrait appeler le couple maudit des émotions !

Et dans la vie de tous les jours, la majorité des gens préfèrent parler de culpabilité dans des situations où le mot honte serait plus approprié. Comme si notre société était phobique de la honte ! Vous comprendrez mieux pourquoi tout à l'heure.

Deux groupes d'émotions

Considérons un premier groupe d'émotions : l'embarras, la jalousie, la fierté, la culpabilité et la honte. Ce sont des émotions sociales, que vous connaissez évidemment.

Maintenant, prenons des émotions comme la peur, la joie, la colère, la tristesse ou le dégoût, que vous connaissez tout autant.

Qu'est-ce qui différencie ces deux groupes d'émotions ?

Un animal ressent de la peur, de la joie, de la tristesse, de la colère ou du dégoût sans être conscient qu'il les ressent. Et l'enfant, autour de 8 mois, aura ressenti toutes ces émotions plusieurs fois.

Mais pour se sentir fier, jaloux, embarrassé, honteux ou coupable, on doit être capable d'introspection, d'être à la fois spectateur et juge de la situation. C’est-à-dire qu'on doit avoir conscience de soi, de son existence, de ses pensées et de ses ressentis.

Et pour ressentir ces émotions sociales, nous devons d'abord développer dans notre enfance un ensemble de normes, de règles et de buts qui nous serviront de modèles pour évaluer nos comportements. Ces normes, règles et buts dépendent évidemment de la société dans laquelle on a grandi, de notre culture, de notre famille et de notre âge. Et nous pouvons commencer à les construire vers l'âge de trois ans.

Évaluation positive ou négative d'un événement

Alors que se passe-t-il quand nous sommes confrontés à un événement ?

Et bien nous allons l'évaluer, en fonction de nos propres normes, comme étant positif ou négatif, comme un échec ou un succès.

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Automutilation : sept bonnes raisons de se faire du mal

Vous avez probablement entendu parler de ces jeunes qui se scarifient ou se lacèrent les poignets, les avant-bras, les cuisses, le ventre, parfois le cou ou les organes génitaux, qui s'infligent des brulures avec des allumettes ou des cigarettes, ou qui se donnent des coups. On parle d'automutilation.

La majorité de ces jeunes sont des filles, adolescentes ou jeunes adultes. La proportion de garçons est beaucoup plus faible.

Parmi toutes les personnes qui s'automutilent, beaucoup ont été victimes d'agressions sexuelles dans leur enfance. Et certaines souffrent d'un trouble de la personnalité qu'on appelle "état-limite", ou borderline en anglais.

Définition

L'automutilation est un comportement répétitif et qui provoque des blessures modérées.

Il faut le distinguer de trois situations dans lesquelles les personnes peuvent se faire du mal :

  • D'abord des tentatives de suicide
  • Puis des automutilations très graves, comme le fait de s'arracher un œil ou de se castrer, qu'on retrouve chez des personnes psychotiques
  • Et enfin des comportements auto-agressifs qu'on peut voir chez certaines personnes atteintes d'un retard mental ou chez certains autistes.

Avant, pendant et après

Souvent, un événement déclenche le besoin de s'automutiler : une dispute, une rupture, une perte, un sentiment d'abandon.
La personne devient très tendue. Elle peut se sentir angoissée, en colère, triste ou effrayée.
Souvent, un état dissociatif s'installe en réaction à ces émotions envahissantes et incontrôlables.

Alors, la personne s'isole et s'automutile.
Beaucoup disent ne pas ressentir de douleur à ce moment-là.
Certains se sentent coupables ou dégoutés d'eux-mêmes après leur acte, mais la plupart se sentent mieux, apaisés, calmes, satisfaits. La tension, la colère, ou la dissociation ont disparu.

On interprète souvent les comportements d'automutilation comme des comportements autodestructeurs. Ce qui voudrait dire que ces personnes essayent de se détruire.

Et bien dans la plupart des cas, c'est tout simplement faux. Ce n'est pas la bonne explication. Elles se font du mal car se faire du mal les aide à survivre.

C'est paradoxal, non ? Essayons d'y voir plus clair.

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