Abus sexuels : une approche globale de la revictimisation

approce globale de la revictimisation

Pourquoi il est important de comprendre la revictimisation


Si vous n'avez pas le temps de lire cet article ou avant de le lire !

Une approche globale de la revictimisation

Nous avons vu dans l’article précédent (Abus sexuels et revictimisation) que l’histoire personnelle ne suffit pas à expliquer la plus grande fréquence de revictimisation parmi les victimes de maltraitances infantiles.

L’approche globale[1] de la revictimisation prend en compte quatre niveaux différents :
- l’histoire personnelle
- le milieu familial et amical
- les structures sociales plus larges telles que le travail, le voisinage, les réseaux sociaux
- et les valeurs culturelles associées aux systèmes de croyances, comme les préjugés ou les idées reçues

Quatre niveaux différents

Les facteurs individuels (histoire personnelle)

Ils sont des conséquences des abus sexuels. Ils sont souvent cités dans les recherches, car ils ont un impact sur le comportement de la personne :

More...

  • Les abus sexuels pourraient favoriser l’apprentissage de comportements sexuels inappropriés (sexualité précoce, utilisation de la sexualité pour obtenir de l’affection ou de l’argent, promiscuité sexuelle, comportement « hypersexualisé ». C’est ce qu’on appelle la    « sexualisation traumatique[2] ».  Les enfants peuvent apprendre à associer la sexualité avec la douleur, la punition ou d’autres conséquences négatives. Ces expériences précoces d’abus sexuels peuvent façonner les conceptions qu’ont les victimes des interactions sexuelles « normales ». Certaines femmes pourraient ainsi considérer, en raison de leurs expériences précoces, que la contrainte sexuelle est normale ou que les expériences d’abus sont inévitables. Le fait que d’autres proches aient été abusés peut aussi contribuer à l’impression que la violence sexuelle est normale.
  • Les abus pourraient conduire à l’acceptation, à l’âge adulte, de certains mythes concernant le viol. Par exemple : la victime aurait pu résister si elle n’était pas consentante, une femme qui dit non pense oui. Ou encore, un homme violé par une femme ne peut que l’avoir voulu et a de la chance.
  • Les abus conduisent également à l’acceptation de certains stéréotypes de genre. Selon ces croyances, certains rôles sont attribués aux filles et d’autres aux garçons selon des bases biologiques et « naturelles ». Par exemple, les femmes doivent se comporter selon les normes en vigueur de la féminité : être séduisante mais ne pas initier le rapport de séduction, être douce et conciliante, etc. Ces stéréotypes de genre entretiennent les discriminations et les inégalités.
  • La gravité des abus sexuels joue bien entendu un rôle important. Elle dépend de nombreux facteurs (âge de début, durée et fréquence des abus, usage de la contrainte ou de la violence, pénétration sexuelle, parenté avec l’agresseur).
  • De même, le fait d’obtenir de l’enfant une réponse sexuelle (participation plus active, sensations agréables) et de le récompenser pour cela.
  • Le sentiment d’impuissance de l’enfant, surtout s'il n'a pas réussi à faire cesser les abus. L'enfant peut également se sentir impuissant face aux menaces de l'agresseur ou lorsque le fait de dévoiler l'abus reste sans aucune conséquence. On le comprend encore mieux si on tient compte de l’avantage physique et psychologique de l’agresseur.
  • La stigmatisation (l'exclusion) et l’isolement social : l’enfant abusé ne peut plus avoir de relations équilibrées avec les enfants de son âge. Il risque de se sentir différent des autres enfants. Cette impression peut accentuer le sentiment de honte et de culpabilité. L’abus peut être suivi d’un retrait social et d’un isolement. Plus tard dans la vie, les victimes pourraient éprouver des problèmes dans les situations sociales et de rencontres. Certaines victimes de viol dans l’enfance éprouvent plus d’agoraphobie et de phobie sociale que les non victimes. Les victimes d’abus sexuels ont plus de probabilité que les non victimes de se lier avec des personnes insécurisantes. Elles seront donc moins satisfaites de leurs relations et auront plus de problèmes maritaux, vivront plus de séparations ou plus de divorces.
  • Une faible estime de soi, conséquence de l’impuissance, de la stigmatisation (exclusion), de la honte et de la culpabilité.
  • Les troubles dissociatifs et l’abus d’alcool ou d’autres substances. La dissociation est au départ un moyen de se protéger psychologiquement, quand il est impossible de combattre et de s'échapper d'une situation dangereuse. La seule solution est de faire le mort. La respiration et le coeur ralentissent, et une anesthésie émotionnelle et corporelle s'installe. La personne se trouve alors dans l’incapacité de se défendre ou de fuir.
    De la même manière, on comprend que la consommation de drogues ou d'alcool pour fuir les souvenirs des abus sexuels augmente le risque d’agression.

  • Des choix relationnels et amoureux dangereux, conséquences des facteurs précédents.

Le système familial et amical

C’est le contexte immédiat dans lequel survient la revictimisation.

Certaines caractéristiques familiales sont associées à une plus grande fréquence d’abus sexuels dans l’enfance, mais aussi à de plus fortes probabilités d’être revictimisé : familles désorganisées, moins cohésives, moins adaptables, plus rigides, moins expressives, moins engagées émotionnellement, plus conflictuelles, avec plus de ruptures familiales.

D’autre part, la plupart des agressions sexuelles adultes ont lieu lors de rencontres avec des connaissances, des proches ou au sein même du couple.

Comment les facteurs individuels influencent-ils les interactions avec ces personnes ? Comment ces interactions influencent-elles la probabilité d’une victime d’abus sexuel de l’enfance d’être revictimisée ?


Les facteurs qui rendent une victime plus vulnérable à de futures agressions sont de deux ordres : 

  • Certains facteurs favorisent les contacts avec des agresseurs potentiels
  • Et d’autres favorisent leurs comportements agressifs.

Facteurs favorisant les contacts avec des agresseurs potentiels

  • La sexualisation traumatique : avoir été victime d'abus sexuel dans son enfance peut augmenter paradoxalement l’activité sexuelle adulte et donc la probabilité de s’engager dans des comportements sexuels à risque. Et de rencontrer des agresseurs potentiels. C’est le cas pour les prostituées notamment.
  • Les troubles dissociatifs : l’engourdissement et l'anesthésie émotionnelle et la prise d’alcool ou de drogues empêchent la victime de se rendre compte de la dangerosité de certaines situations ou de certaines personnes. Elle risque alors d'être incapable de se protéger et de fuir ces situations ou ces personnes.
  • La dépendance alcoolique plus fréquente chez les victimes d’abus peut favoriser l’association avec des hommes qui boivent aussi de manière excessive.
  • Les adolescents victimes s’associent plus souvent avec d'autres adolescents délinquants et leurs activités déviantes augmentent leur risque de rencontrer des personnes susceptibles d’être sexuellement abusives.
  • La stigmatisation (l'exclusion) et la faible estime de soi augmentent le risque d’être revictimisé. Elles favorisent le contact avec d’autres groupes stigmatisés dans lesquels la consommation de drogues, d’alcool, les activités criminelles ou la prostitution sont plus fréquentes.
  • Les personnes avec une faible estime d'elles-mêmes pourraient aussi        « vérifier » leur mauvaise image en nouant des relations avec des hommes dont le comportement envers elles vient confirmer cette mauvaise image.
  • Ne pas faire confiance à des gens dignes de confiance peut avoir de graves conséquences, mais faire confiance à des gens indignes de confiance peut aussi être très dangereux.

Facteurs augmentant la probabilité que les agresseurs soient agressifs

D’autres facteurs poussent les hommes à percevoir les femmes comme des cibles faciles ou les situations comme favorables au succès de leurs tentatives d’agressions sexuelles.

  • Les agresseurs sexuels sont particulièrement doués pour repérer les indices de vulnérabilité psychologique et sociale des victimes. Plusieurs facteurs associés aux abus sexuels de l’enfance, notamment la stigmatisation (l'exclusion), l’impuissance et la faible estime, favorisent la perception qu’une femme est plus vulnérable à l’agression sexuelle.
  • L’isolement social et le manque de soutien familial, fréquents parmi les victimes d’abus sexuels, peuvent renforcer l’idée qu’elles sont plus vulnérables.
  • Savoir qu'une femme a été abusée peut nourrir la croyance qu'elle est une cible facile.
  • Parfois, les agresseurs potentiels interprètent certains comportements comme une invitation à une activité sexuelle ou comme une justification de leurs actions (effets de la sexualisation traumatique).
  • Quand les enfants montrent une connaissance et un intérêt pour le sexe, les adultes et les enfants plus âgés risquent de percevoir de tels comportements comme séducteurs et comme des encouragements à agir sexuellement envers ces enfants.
  • La revictimisation pourrait surgir quand ou si la victime essaye de rejeter les avances sexuelles de l’agresseur. L’agression sexuelle est favorisée par la socialisation masculine traditionnelle qui prépare les hommes à la résistance féminine et au fait de la vaincre.
  • Certains hommes peuvent croire que les protestations des femmes ne sont pas sincères, ce qui peut favoriser la violence sexuelle.

  • L’utilisation d’alcool par les victimes peut réduire leur capacité à déchiffrer les signaux venant des agresseurs et leur capacité à répondre de manière appropriée aux avances sexuelles non désirées.
  • Les victimes d'abus peuvent croire que les expériences qu'elles ont subies sont inévitables voire normales. Cela peut expliquer qu'elles résistent moins facilement à des avances sexuelles non souhaitées.
  • A cause de leur sentiment d’impuissance, les victimes peuvent se sentir incapables d’empêcher les autres de les manipuler ou de les blesser.

  • Les femmes qui ont pu éviter le viol utilisent de multiples stratégies telles que crier et se battre physiquement. Celles qui sont moins capables d’agir de manière affirmée ou agressive ont plus de risques d’être violées.

Les structures sociales

L'approche globale de la revictimisation s'intéresse également aux mondes du travail, du voisinage, des amis, de l’école et de la famille étendue.
Ces environnements influencent les rencontres amoureuses ou les relations amicales. Et c'est souvent dans le cadre d'une relation amoureuse ou amicale que survient la revictimisation.
Comment comprendre l'influence de ces structures sociales ?

La puissance sociale

Elle se mesure aux ressources de l’individu : revenus, éducation, statut social, connaissances. Or une faible puissance sociale est associée à une plus grande vulnérabilité.

Parce que les ressources ne sont pas distribuées de manière équitable entre les hommes et les femmes, les femmes sont désavantagées dans la société et dans leurs relations amoureuses. Ceci explique en partie la victimisation sexuelle des femmes.

Ceci étant vrai pour presque toutes les femmes, en quoi le fait d'avoir été victime d'abus sexuel réduit-il encore plus cette puissance sociale ?

Les victimes d’abus sexuels sont socialement désavantagées

Par exemple, les effets à long terme de l’inceste comprennent la violence envers les femmes, les grossesses précoces, la maternité en dehors du mariage, la séparation ou le divorce, la pauvreté et la mobilité sociale descendante (le changement de position sociale d'une personne par rapport à celle de ses parents ou au cours de sa vie).

Les femmes victimes d’abus dans l’enfance sont plus susceptibles de vivre un déclin dans leur statut socio-économique, déclin qui n’est pas expliqué par d'autres causes (éducation, travail à temps plein ou à temps partiel, handicap...).

Les victimes d’abus sexuels ont moins de sources alternatives de soutien

Les victimes d’abus sexuels ont moins de soutien financier et moins de soutien émotionnel de leurs partenaires.

Les survivants d’abus sexuels se sentent isolés socialement et insatisfaits de leurs relations car ils évitent l’intimité et les relations en général.

Le retrait, le manque de support social, et les circonstances et conditions de vie désavantageuses peuvent sérieusement réduire la puissance sociale de la victime.

Vivre dans des environnements défavorisés et devoir travailler tard le soir placent les victimes dans des situations à risque d’être agressées sexuellement.

Les valeurs culturelles et les préjugés

Nous avons déjà vu l’importance du contexte culturel plus large englobant l’individu, ses relations et sa communauté.
Les systèmes de croyance, les préjugés et les stéréotypes favorisent également la victimisation car ils entretiennent une conception rigide des rôles de genre. Ils influencent de plus les 3 autres systèmes.

Deux croyances culturelles très répandues sont peut-être liées à la revictimisation : le fait de culpabiliser la victime et la construction sociale de bonne fille/mauvaise fille.

Culpabiliser la victime pour sa propre victimisation

Cette tendance culturelle a des conséquences importantes sur la guérison des victimes et le risque de revictimisation ultérieure.
Parmi les mythes les plus répandus concernant toutes les formes de violence envers les femmes est celui « qu’elles le veulent, qu’elles le méritent ».
Dans le cas de l’abus sexuel de l’enfant, ce mythe suppose que la fille a été séductrice ou précoce.
Les agresseurs peuvent être désinhibés en croyant que les victimes ont désiré l’expérience initiale et qu’elles désirent maintenant l’expérience actuelle.
Les croyances culturelles concernant la responsabilité de la victime pour l’abus sexuel apportent une justification toute prête pour les agresseurs. Malheureusement, les victimes de multiples agressions sont susceptibles d’internaliser ces croyances. Les victimes de plusieurs agresseurs (comparées aux victimes d’un seul agresseur) ressentent plus de culpabilité et de honte.

La violence sexuelle n’arrive qu’à certains types de filles/femmes.

Les victimes favoriseraient leur victimisation en se comportant de manière        « mauvaise ». Elles ne vivraient pas selon les standards de la « bonne fille »  : s’habiller de manière attractive mais modestement, bien se comporter mais pas de manière trop séduisante, éviter les mauvais endroits, etc. Elles sont donc supposées recevoir ce qu’elles méritent. Une fois violées, les victimes deviennent des biens avariés aux yeux de beaucoup et plus vulnérables aux agressions.

Conclusion

Les victimes d’abus sexuels doivent surmonter leurs traumatismes dans une société suspicieuse et parfois hostile à la divulgation des abus sexuels (voir la controverse entourant le syndrome des faux souvenirs).

Les victimes, enfant ou adultes, doivent se développer et construire leur identité malgré le manque général de support social et institutionnel.


Il est important de comprendre ce qui augmente le risque de revictimisation. Nous avons vu l’interaction des quatre niveaux pris en compte dans l'approche globale de la revictimisation.

Mais existe-t-il des solutions pour réduire ce risque ? C’est ce que nous aborderons dans notre troisième et dernier article sur ce thème de la revictimisation.

Merci de laisser vos commentaires, et de diffuser cet article !

Bibliographie

(dont cet article s'inspire très largement)

  1. An Ecological Approach to Understanding Sexual Revictimization Linking Personal, Interpersonal, and Sociocultural Factors and Processes – Liz Grauerholz,, Child maltreatment, Vol. 5, No 1, February 2000 5-17
  2. Finkelhor D., Browne A., “The traumatic impact of child sexual abuse: A conceptualization”. American Journal of Orthopsychiatry, 1985, 55 (4): 530-541.

    Francois Louboff

  • Béatrice dit :

    « Les enfants peuvent apprendre à associer la sexualité avec la douleur, la punition ou d’autres conséquences négatives.  »
    « que la contrainte sexuelle est normale  »

    Vrai ! et je rajouterais même que cela peux provoquer quelques problèmes sexuelles pour éprouver plus tard quand on est adulte. Tout comme j’en reviens à bien faire la différence..entre le normal et le mal, et de faire ou pas.

    « Il risque de se sentir différent des autres enfants. »
    On se sens troués , et vidé.

    « Savoir qu’une femme a été abusée peut nourrir la croyance qu’elle est une cible facile. »

    Je dirais qu’on a cette impression d’attiré les personnes sadiques etc..Que notre passé nous à laisser sur notre peau un « parfum » à l’odeur de sperme qui existerait certains hommes.

    « Les femmes victimes d’abus dans l’enfance sont plus susceptibles de vivre un déclin dans leur statut socio-économique, déclin qui n’est pas expliqué par d’autres causes (éducation, travail à temps plein ou à temps partiel, handicap…). »

    C’est flippent !

    « Malheureusement, les victimes de multiples agressions sont susceptibles d’internaliser ces croyances. »

    Les fameuses croyances , je parle de celles qui sont fausses que notre cerveau c’est nourrit pour grandir, c’est difficile de les changer, Je travaille dessus sur le blogue, mais même encore maintenant elles reviennent même si je fais l’effort pour y arriver, je mettrais les croyances avec la situation de rumination..
    Je ne vous parle pas de la bonne fille ou mauvaise qui est là dans ce cerveau à le torturer car il y à ce point d’interrogation de ne pas savoir, sachant qu’il n’y à pas de bonne ou mauvaise, mais c’est automatique cette question elle se pointe on ne gère pas ! Comme pour nous rappeler le passé ou on nous disait tu es mauvaise, tu es bonne à rien car on arrivait pas à faire jouir du premier coup..

    On doit apprendre à se reconstruire avec des manques, et des trous…

  • Denis dit :

    Merci Docteur Louboff pour cet article très intéressant, dont le but est clairement de déculpabiliser les victimes.

    Néanmoins, certains termes utilisés semblent contre-productifs. Par exemple lorsque vous évoquez l’impuissance des enfants qui n’ont pas « réussi » à faire cesser les abus. Ou quand vous évoquez les femmes qui ne sont pas « capables » de crier ou de faire preuve d’agressivité contrairement à celles qui ont évité le viol. Ne faudrait-il pas plutôt parler de ceux pour qui il n’a pas été « possible » de faire cesser les abus et de celles pour qui il n’est pas « possible » de faire preuve d’agressivité ou de crier ? Sachant que vous faites référence ici aux ressources internes et externes de chacun, ne serait-ce pas moins culpabilisant et plus conforme à la réalité ?

    Par ailleurs la dépendance à l’alcool comme moyen pour fuir la mémoire traumatique est citée beaucoup plus souvent que la dissociation ou la prise de drogues. Est-elle réellement le moyen le plus fréquent ? De même, les victimes sont-elles réellement plus souvent touchées par la mobilité sociale descendante ? Existe-t-il des statistiques pour le confirmer ?

    • François dit :

      Merci Denis pour vos commentaires absolument pertinents. La précision des mots est importante, et je souscris tout à fait à vos remarques.
      Votre question sur la fréquence relative de la dissociation et de la consommation de drogues risque de rester sans réponse satisfaisante. Ces informations doivent être prises comme des données cliniques et non statistiques. De plus, ces deux processus ne sont pas exclusifs l’un de l’autre.
      Quant à votre dernière question, une étude de 1996 en Australie et Nouvelle Zélande le confirme (The long-term impact of the physical, emotional, and sexual abuse of children A community study – Mullen Marti Anderson Romans) : « A history of child sexual abuse was associated with poor self-esteem in adult life (34.0% vs. 16.0% x2 10.24 p < .001), to a decline in socioeconomic status (32.7% vs. 16.9% x2 7.29 p < .01), and to a decreased likelihood of graduating from high school or obtaining some form of further qualifications (49.1% vs. 66.3% x2 6.09 d f 2 p < .05). Merci encore pour votre intervention !

      • Denis dit :

        Merci à vous Docteur Louboff pour cette réponse bienveillante et éclairée : une réponse, un blog et des ouvrages à l’image de celui que vous êtes dans votre travail quotidien et que nous connaissons bien. Merci de toujours essayer d’aider les enfants et les adultes à réparer les dégâts qu’ils endurent depuis tant d’années. Il y a ce passage dans votre article où vous évoquez la propension des victimes à faire confiance à des personnes mal intentionnées et à ne pas faire confiance à ceux qui peuvent réellement les aider. C’est le problème majeur à surmonter pour les victimes revictimisées : la confiance abusée doit retrouver assez de repères et tisser assez de lien pour s’orienter vers le soutien infaillible auquel elle n’a jamais été habituée… et qu’elle cherche pourtant désespérément en se revictimisant. Merci Docteur Louboff, en amont de tout ce travail d’information, d’être ce soutien infaillible pour vos patients.

  • Je fais suivre. Tres bon texte.

  • >