Introduction
J’ai rencontré de nombreuses personnes qui ont été victimes de ce qu’on a l’habitude d’appeler des abus sexuels. J’en profite pour vous rappeler que des associations militent pour ne plus employer l’expression bus sexuel mais celle d’agression sexuelle de l’enfance.
Mais contrairement à ce que peut évoquer ce mot, de nombreuses agressions sexuelles ont lieu sans violence, sans terreur. Et parfois même avec douceur. Et quand le corps est caressé, sans violence, la victime peut ressentir des sensations agréables qui seront sources par la suite d’une profonde culpabilité.
Ce qui m’a interrogé, c’est que ces agressions sexuelles de l’enfance ont provoqué, des années plus tard, de véritables syndromes de stress post-traumatiques, alors qu’il n’y avait eu ni violence ni terreur.
Syndrome de stress post-traumatique sans violence : un paradoxe ?
Or pour poser le diagnostic de stress post-traumatique, la victime doit avoir été exposée à la mort, à des blessures graves, ou à la violence sexuelle, donc à une expérience de peur voire de terreur, que ce soit comme victime directe ou comme témoin.
Par exemple un accident de voiture, un viol, une agression ou un tremblement de terre.
Alors, comment comprendre ce paradoxe ? Pourquoi certaines agressions sexuelles de l’enfance, commises avec douceur et sans violence, peuvent-elles induire des années plus tard un véritable stress post-traumatique ?
La réponse, je l’ai trouvée dans ce qu’on appelle la théorie du traumatisme de la trahison, qui a été développée par une psychologue américaine qui s’appelle Jennifer Freyd.